QUELQUES SITES RELIGIEUX
A KOENIGSHOFFEN...

Le Temple St Paul :
Lorsqu’en 1911 on construisit l’église protestante de Koenigshoffen, on fit une découverte sensationnelle et capitale : un temple souterrain où se célébrait le culte mystérieux du Dieu perse Mithra. Ce Dieu avait une emprise considérable sur les croyants ; c’était le Soleil Invincible. Cette religion, protégée par les empereurs romains, était très répandue dans les légions qui gardaient la frontière de l’Empire. Ce mithreum a été construit à la fin du IVème siècle alors que le Christianisme s’installe définitivement. Il a été édifié sous terre parce qu’en Orient, pays d’origine de la religion, le culte mystique se célébrait dans des cavernes creusées au flanc des rochers. Faute de grottes, on creusa et on descendait donc des marches pour pénétrer dans le sanctuaire. A la gauche se trouvait un grand bassin de purification dans lequel se déroulait une cérémonie qui se rapproche du baptême chrétien. En avançant de 20 mètres, on pénètre dans le narthex orné de statues de Mithra et d’une fresque de la Lune et du Soleil. D’une taille de 14,5 mètres par 8 mètres, ce sanctuaire comprend deux autels et un grand bas-relief très riche en couleur représentant Mithra tauroctone. Le Dieu perse y figure dans son rôle de créateur du monde. Son grand couteau s’enfonçant dans la gorge du Taureau -sacré-, toutes les espèces d’animaux et de végétaux naîtront de lui ; son âme divisée protégera les troupeaux. Le culte de Mithra est né dans un peuple de pasteur oriental, ceci explique cette image et cette représentation. Sous ce bas-relief figurait une inscription spécifiant qu’un vétéran de la VIIIème légion, Matutinus, l’a repeint à ses frais, indiquant bien l’importance de ce culte parmi les légions romaines. Il a été détruit partiellement en 250 après J.C.


Phénomène tenant autant de la curiosité que du hasard, les fondations du temple Saint-Paul inauguré le 15 février 1914 coïncident exactement avec celles de ce fameux mithreum. Les ingénieurs de toutes les époques auraient-ils les mêmes idées sur l’orientation des monuments religieux ? Dans tous les cas, ceci ne peut être que le fruit d’un pur hasard puisque, avant la construction et les fouilles qui en découlent, il n’existait aucune trace au sol des anciens murs.

L'église St Joseph :


détail du sarcophage de Florentina

Déjà à l’époque romaine, il existait une présence religieuse comme le prouve le sarcophage de Florentina retrouvé lors de la construction à cette endroit. De part et d’autre de l’épitaphe sont représentées deux Parques - épouses exemplaires - filant et enroulant du fil. Toutes les phases préparatoires du tissage, ainsi que le cardage, le filage du lin et du chanvre y sont également dessinés. La plupart des familles devaient posséder un métier à tisser, ce qui impliquait ainsi une activité de commerce. Il existait donc beaucoup d’ateliers de teintureries, d’étoffes et de fouleries ; ces ateliers permettaient, par le passage entre deux rouleaux métalliques, de resserrer les fibres du tissu. De la même manière, chaque famille possédait un four dans l’arrière-cour pour la cuisson des poteries, provoquant quelque fois d’immenses incendies.

L’église catholique ainsi que son presbytère sont construits en 1901. Pendant la première guerre mondiale, les cloches sont fondues pour en faire des canons. La restitution de nouvelles cloches en mars 1925 fut l’occasion d’une grande fête. Une troisième série de cloches a été livrée en 1994. Pour finance le foyer dépendant de l’église, l’abbé Koenig a créé en 1922 les Fêtes de la Passion. Celles-ci pouvaient mobiliser beaucoup de personnes, jusqu'à 150 ou 200. Au début, ces représentations qui se déroulent juste avant Pâques, pouvaient s’étaler sur plus de 10 semaines.

Le cimetière juif de Koenigshoffen :
Les cimetières israélites sont privés car les communautés juives, pour avoir le droit d’enterrer leurs morts, devaient acquérir des terrains à prix d’or. D’autre part, ne disposant pas du droit de relever les corps, ils recouvraient les « zones occupées » par 50 centimètres de terre et pouvaient alors réutiliser l’emplacement ; ceci est le cas des cimetières de Ettendorf et de Rosenviller. Enfin, à partir du début du XIXème siècle, les communautés juives ont l’autorisation d’ouvrir des cimetières juifs à proximité de cimetières non juifs.

Ainsi, en 1802 ou 1803, les Juifs de Strasbourg obtiennent la permission d’acheter le terrain situé le long du Breuscheckweg. Le cimetière ne possède qu’une unique couche de terre et existe là jusqu’en 1911, date de la création du cimetière actuel à Cronenbourg. Au XXème siècle, quelques personnes ont encore été enterrées dans celui de notre faubourg, celles qui avaient une place réservée auprès de leur mari ou de leur femme. Il est à noter que tous les Présidents du Consistoire et tous les rabbins d’Alsace du XIXème y sont enterrés.


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