LA BRASSERIE GRUBER
Un
peu d'histoire :
le premier usage de la bière est mentionné en Egypte sous
le nom de vin d’orge. Cependant, ce sont nos ancêtres Gaulois qui
vont commencer vraiment à nous faire connaître la cervoise.
Cette bière celtique était connue dans toute l’Europe, tant
en Belgique et dans le nord de la France qu’en Angleterre et dans les pays
scandinaves. Au milieu du Moyen Age, la bière est encore un produit
des monastères qui pouvaient la produire avec plus de facilité
que du vin. Toutefois, les boulangers apparaissent comme premiers malteurs.
Nous trouvons un Berbrot ou pain de bière au XIIème siècle.
Rappelons qu’en Alsace, l’un des gâteaux les plus populaires s’appelle
le Kugelhopf ou gâteau au houblon. Au fil des siècles, la
bière devenait de plus en plus aimée et vers 1850, on en
buvait pour ainsi dire dans tout Strasbourg, même sur la plate-forme
de la cathédrale.
Auparavant,
les brasseurs fabriquaient la bière dans le centre ville même
; il ne reste aujourd’hui plus qu’une brasserie de ce type : «Les Brasseurs».
Mais en général, les brasseurs de l’époque étaient
obligés de venir s’implanter aux alentours de la ville en raison de
la taille importante de leur entreprise. Koenigshoffen, tout comme Schiltigheim,
a attiré de nombreuses brasseries parce que leurs terrasses loessiques
offrent la possibilité de construire d’immenses caves constituant de
splendides et faciles glacières pour l’époque. Ses structures
souterraines existent pour la plupart encore aujourd’hui mais sombrent plus
ou moins dans l’oubli.
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Avant 1870, la brasserie exportait beaucoup vers le reste de la France et en particulier vers Paris. La ligne de chemin de fer Strasbourg - Paris y a joué un très grand rôle. Très rapidement, Gruber utilise des trains spéciaux pour acheminer sa bière jusqu'à Paris auxquels il rajoute quelques fois un wagon de voyageurs en fin de convois. Pourtant, après la guerre de 1870, toute exportation en dehors de l’Alsace est interdite et les allemands introduisent aussi leur bière, limitant ainsi la production et la consommation à l’Alsace. Sous le régime allemand, la brasserie locale est obligée de se replier sur elle-même et de se limiter à une clientèle purement régionale. Après l'armistice en 1918, la bière de Strasbourg, et en particulier la bière Gruber, est appréciée plus que jamais et peut alors reprendre son essor. Au plus fort de sa production (juste avant 1870), Gruber écoulait 50000 hl dans la région, vendait 50000 fûts et 1.2 millions de bouteilles en dehors. D'autres brasseries sont venues dans le faubourg à la fin du XIXème siècle. |
Ses
Villas : David GRUBER, en plus de sa brasserie, possédait
dans le faubourg plusieurs villas d’habitation construites dans la deuxième
moitié du XIXème siècle. L’une d’elle, que l’on appelle
communément Villa Schweitzer, après avoir été
vendue à la Ville de Strasbourg, est depuis 1945 le siège du
CREPS (Centre Régionale d’Education Physique et Sportive). L’ancienne
maison de maître, de style néo-renaissance construite en briques
rouges, est restée préservée ainsi que la majeure partie
du parc qui l’entoure ; celui-ci, traversé par un ruisseau, comprend
encore de nombreuses variétés d’arbres. L’autre villa, située
rue du Schnokeloch, abrite aujourd’hui l’école Michaël utilisant
la pédagogie de Rudolph Steiner. En fait, après avoir appartenue
à la famille Gruber, elle est acquise grâce aux liens du mariage
par la famille Schneider, également grande famille de Koenisghoffen.
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Le
Grand Turc : Gruber a beaucoup apporté au faubourg tant par
sa brasserie que par d’autres actions. Il a fait par exemple construire le Grand
Turc pour l’Exposition Universelle de 1900 à Paris. La halle est ensuite
démontée puis reconstruite à Koenigshoffen. Cette salle
allait devenir l’un des endroits les plus courus et les plus connus du faubourg
pour la danse et les fêtes. Ouvert à tous le monde, le pavillon
affichait souvent complet. Après la première guerre mondiale où
il a servi d’infirmerie, il reprend de plus belle avec son jardin d’hiver, sa
salle de danse et son restaurant. Cependant, certainement à cause du
développement des moyens de transports, le Grand Turc est obligé
de fermer ses portes en 1925 - 1926. Il a servi depuis comme entrepôt
de marchandises.
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