KOENIGSHOFFEN,
DES BRASSEURS JUSQU'A NOS JOURS


150 ans après, les voies de chemin de fer n'ont pas bougé.On distingue au fond à droite des voies l'emplacement (vide) de l'ancienne gare de Koenigshoffen.

Jusqu'au début du XIXème siècle, l'occupation du faubourg se limitait à quelques jardiniers-maraîchers, deux ou trois moulins, des paysans et une auberge. L’arrivée du chemin de fer va bouleverser cette donne. En effet, la voie ferrée arrive à Koenigshoffen (actuelle rue du Chemin de Fer) le 1er mai 1841 ; on y établit hangars, ateliers, quais, bureaux, locaux destinés au public, ensemble inauguré en grande liesse les 19 et 20 septembre 1841. Les premières lignes reliaient Strasbourg avec Bâle puis Strasbourg avec Paris. Cependant, très rapidement, les militaires se rendent compte de leur erreur et acceptent de percer les murs d'enceintes de la ville : en 1844, le train entre dans la cité intra-muros. La première gare proprement dite de Strasbourg est construite sur le site de l'actuelle Place des Halles, la gare de Koenigshoffen devenant la gare aux marchandises de la ville.

Grâce à ce nouveau moyen de transport, le faubourg tout comme la ville d'ailleurs grandit très rapidement. En 1855, la brasserie Gruber s'installe avec un accès direct aux voies. C'est l'une des premières entreprises à utiliser le chemin de fer comme un moyen d'exportation en rajoutant quelques fois un wagon de voyageurs à ses trains spéciaux. En 1854, s'installe au moulin des Chartreux un atelier de tissage. Des habitations commencent également à occuper les espaces le long de la Route de Vienne. Ce n'est qu'en 1894, suite aux nombreuses découvertes archéologiques faites dans le faubourg, que cet axe central est appelé Route des Romains.


Vue d'ensemble de la Brasserie Gruber (fin du XIXème siècle)

En 1870, les Allemands assiègent Strasbourg. La Ville signe le 28 septembre 1870 la capitulation dans un wagon des Compagnies de Chemins de Fer, précisément sous le pont de la Route des Romains. Cette signature clôt ainsi 3 mois de siège et ouvre la période d'occupation allemande qui va durer jusqu'à la fin de la première guerre mondiale.


Le phénomène de modernisation est alors encore amplifié. La poste est érigée en 1873, plusieurs écoles sont construites dans le faubourg, les industries se développent : pendant les vingt dernières années de ce siècle des Lumières apparaissent les brasseries Freysz et Prieur, des ateliers de métallurgie rue du Chemin de Fer, la savonnerie Wagner... L'éclairage public et l'adduction d'eau sont créés en 1894 et les travaux d’assainissements débutent en 1908. Entre 1876 et 1886 est installé à travers Strasbourg et ses environs un vaste réseau de lignes de tramway. En premier lieu, 8 lignes fonctionnent grâce à une traction par chevaux ou à la vapeur. Entre 1895 et 1897, les anciennes lignes sont électrifiées et de nouvelles sont construites. Le réseau est sans cesse amélioré jusqu’en 1938. La vie spirituelle des habitants n'est également pas oubliée puisqu'au début de ce siècle sont construites l'église catholique Saint-Joseph et le temple protestant Saint-Paul.


Des deux brasseries qui se sont installées dans le faubourg à la fin du siècle dernier, au moins une (Prieur, anciennement Brasserie du Bois Vert) existait auparavant au centre ville.
La brasserie Freysz occupait depuis 1894 un terrain compris entre la rue des Petites Fermes et la Route des Romains, à l'Ouest de la rue des Comtes, comprenant les futurs parcelles du restaurant la Vignette aujourd'hui vendu. La brasserie Prieur, quant à elle, occupait depuis 1875 initialement toute la partie comprise entre la rue des Comtes et la rue des Abeilles avant de racheter l'ancienne brasserie Freysz mais aussi les terrains allant au nord jusqu'à la rue Geroldseck. Par la suite, Maxi-Coop et les HLM strasbourgeoises en ont racheté une partie.

vue d'ensemble de la Brasserie Freysz
Vue d'ensemble de la brasserie Freysz


allée d'arbres dans le parc A. Schweitzer

Proportionnellement à d'autres quartiers, Koenigshoffen était un quartier vert et l'est toujours. Malgré l'industrialisation, le faubourg a conservé une vocation agricole, et ce, jusqu'à la dernière guerre. Certaines fermes ont même survécu jusqu'à aujourd'hui, la dernière ayant été détruite en 1994. De multiples recoins du faubourg offrent de remarquables paysages verts, tant le long des rivières ou canaux que dans les forêt. Ainsi, le parc du CREPS est un exemple de jardin botanique tout à fait remarquable par la diversité des arbres qui y sont présentés. La physionomie du paysage actuel a été façonné à travers les millénaires par les cours d'eau qui le traversent. En effet, le loess -limon sous forme de poussières poussé par les vents d'Est, existant depuis au moins un million d'années- s'est accumulé sur plusieurs dizaines de mètres de manière homogène. C'est le Mulbach et la Bruche qui, par la suite, ont travaillé ces couches pour former les terrasses actuelles.


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