LA TOUR DU SCHLOESSEL

    Le 15 septembre 1592, lors de batailles entre la ville de Strasbourg et son évêque Friedrich Von Blankenheim, le faubourg est entièrement détruit par un incendie. Pour se protéger plus efficacement, la Ville décide de construire 12 tours de guets dont une à Koenigshoffen : la Tour du Schloessel ; une autre de ces tours est celle que l’on peut voir à proximité des Ponts Couverts. Les habitants des faubourgs détruits - Koenigshoffen et Saint-Arbogast - trouvent refuge dans la ville nouvellement agrandie. Et, pendant près de 4 siècles, seul le domaine du Schnokeloch est habité. Ce domaine allait de l’auberge du fameux Hans im Schnokeloch jusqu'à la Tour et comptait tout autour des pâturages et des champs quelques fermes.

    Cette tour était également entourée de multiples cours d’eau, pour la plupart asséchés de nos jours et qui contribuaient à l’établissement de plusieurs moulins (moulins à grains, à garance, à poudre...) Du haut de cet édifice, des guetteurs surveillaient les alentours ; lorsque l’ennemi approchait, ils laissaient tomber un panier du haut de cette tour. A ce message, les habitants se réfugiaient soit dans les murs de la Ville, soit dans la tour.

    Cependant, au XVIème siècle, pour des raisons militaires, les habitations furent rasées et miraculeusement seule subsista la Tour. C’est à cette époque qu’elle est transformée en castel que l’on appelle aussi château du Breuscheck. Pendant la Révolution de 1789, il fut chèrement acquis par Jean-Daniel Grimmeissen, ce qui lui valut le surnom de Millionenschloessel.

    Après la révolution, considérée comme un bien foncier, la Tour devient propriété nationale. Après plusieurs acquéreurs, Thomas Lauth la rachète en 1804 et en profite pour entreprendre de multiples transformations : il remplace le toit par le pavillon carré actuel, installe au rez-de-chaussée une grande salle de réunion, transforme la salle du premier étage en un grand salon finement décoré entre autre d’un plafond sculpté... Enfin, il y planta des orangers et des plantes exotiques, transformant les abords en un jardin très apprécié. Elle devient le rendez-vous des hommes de lettres, savants et artistes strasbourgeois durant tout le début du XIXème siècle. Le dernier propriétaire privé la légua à l’établissement des Diaconesses.
    La tour telle qu'elle apparait aujourd'hui aux yeux des promeneurs.


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